Un nouveau regard sur Saint-Boniface

Publié le 31 mai 2022 | Auteur Voyage Manitoba

Connaît-on vraiment l’endroit où on vit? Après trois ans à Winnipeg, j’étais persuadée d’en savoir beaucoup sur cette ville si accueillante.

Osborne Village, Exchange District, La Fourche, Saint-Boniface, tant de quartiers dans lesquels j’ai flâné pendant des heures au fil des saisons. Mais récemment, une publicité de Tourisme Riel a attiré mon attention : une visite pédestre guidée du Vieux Saint-Boniface. En ce beau mois d’août, c’est l’activité idéale pour connaître en détail l’histoire de ces belles bâtisses devant lesquelles je passe si souvent.

Appareil photo, bouteille d’eau, et lunettes de soleil dans mon sac à dos, je rejoins le petit groupe qui attend notre guide au point de rendez-vous, l’Hôtel de ville de Saint-Boniface. Une famille du quartier de Charleswood, qui a choisi de passer son été à découvrir ou redécouvrir tous les coins et recoins de la province, et un visiteur de l’est de l’Ontario, qui a souhaité profiter de sa dernière journée pour découvrir la plus grande communauté francophone de l’Ouest canadien.

Les débuts de Saint-Boniface

Aujourd’hui, la guide s’appelle Junella (parce qu’elle est née en «June», précise-t-elle). C’est son deuxième été à ce poste. Elle connaît Saint-Boniface et son histoire sur le bout des doigts et répond à toutes les questions avec le sourire, en français ou en anglais. Elle commence par l’origine du quartier. Au début, Saint-Boniface était une ville, avec sa mairie, son poste de police, sa caserne de pompiers, sa cathédrale et ses écoles. Ce n’est qu’en 1972 qu’elle est devenue un quartier de la Ville de Winnipeg.

A woman stands in front of Saint-Boniface City Hall building.

Pendant la visite pédestre, d’environ une heure et demie, on se promène sur le Boulevard Provencher, sur la rue Des Meurons, ou encore l’Avenue de la Cathédrale au fil des explications de Junella. Ici, il y avait un château, mais il a brûlé. Là, la plus ancienne caserne de pompiers de l’Ouest du Canada. De ce côté, une ancienne école, qui abrite maintenant le Centre culturel franco-manitobain.

Un musée à ciel ouvert

Grâce à la bonne conservation des immeubles d’époque, Saint-Boniface donne l’impression de marcher dans un musée à ciel ouvert. Nous nous arrêtons devant la splendide Université de Saint-Boniface, au 200 avenue de la Cathédrale. Du haut des marches de l’entrée principale, la nostalgie m’envahit. Devant un si bel établissement, j’aurais presque envie de redevenir étudiante.

Mais je n’ai guère le temps de rêvasser. Junella nous emmène au dernier site de la visite : la Cathédrale de Saint-Boniface. Une histoire fascinante avec des agrandissements, des démolitions, et, le feu du 22 juillet 1968. Certains disent qu’un ouvrier, qui travaillait au sommet, a laissé tomber une cigarette... Les ruines ont été conservées comme telles, et une partie moderne est venue s’ajouter pour continuer à accueillir les fidèles.

Toujours plus d’histoire(s)

Notre tournée de Saint-Boniface se termine dans le cimetière, à l’avant de la cathédrale. Petite anecdote : lors de l’inondation de 1950, les pierres tombales furent détruites. Quand le cimetière a été remis en état, les travailleurs ne savaient plus qui se trouvait à quel emplacement!

Un dernier détour dans « le coin des célébrités », l’équivalent bonifacien de ce qu’est le Cimetière du Père-Lachaise pour Paris. La tombe vedette est celle de Louis Riel, père fondateur du Manitoba. Il a contribué à faire entrer le Manitoba dans la Confédération Canadienne, et a combattu pour les droits des Autochtones et des Métis. Toute cette histoire me passionne, et j’envisage déjà une visite à la Société historique de Saint-Boniface pour en savoir plus.

La visite touche à sa fin, et j’ai l’impression qu’elle vient seulement de commencer. Toutes ces histoires et anecdotes donnent une toute autre dimension à mes déambulations dans le quartier francophone. Elles ont aussi attisé ma curiosité. Saint-Boniface est un quartier qui cache bien des merveilles, et bien des secrets!

Écrit par Manella Vila Nova

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